dimanche 4 octobre 2015

Il y a ceux qui détiennent la vérité... et ceux qui la vivent. (1) La caverne et le prisme.

L'allégorie de la caverne est un passage obligé (du moins jusqu'aux dernières réformes) de l'enseignement secondaire: souvent évoqué en histoire, étudié en philosophie, parfois même en Français, matière qu'il conviendrait de rebaptiser "littérature" tant la quantité d'ouvrages traduits de langues étrangères augmente chaque année. Néanmoins, il semblerait qu'elle constitue aussi la notion qui fait le plus défaut au public comme à l'élite actuelle. A moins que son sens ne soit volontairement oublié?

Petit rappel: pour Socrate, dans les écrits de Platon, l'homme est comme un prisonnier enchainé dans une caverne, qui ne verrait du monde que les ombres portées sur la paroi face à lui. En somme, il est tributaire de ses sens, et se fait une idée du monde tel qu'il est par ses sens. Ainsi, il est impossible, simplement par le raisonnement, de savoir si vous voyez le vert de la même façon que moi, ou si je vois le vert comme vous voyez le rouge et vous voyez le jaune comme je vois le bleu, dés lors que notre oeil fait la différence entre ces couleurs. En effet, on vous a montré cette couleur et dit que c'était du vert, sans pouvoir vérifier que votre perception est la même. De la même façon, si les chevaux voient plus "gros" que nous, d'un point de vue optique, ce n'est pas un raisonnement sur la hauteur à laquelle ils sautent au-dessus des obstacles ou sur le fait qu'ils passent les portes ou non qui nous renseignera: en effet, leur perception d'eux-même étant déformée dans le même sens que celle de leur environnement, ils effectuent d'eux-même les corrections.
Rapporter cette allégorie au doute méthodique de Descartes est une lecture intéressante pour l'éducation, néanmoins nos philosophes basés sur les connaissances de leur époque laissaient de coté une composante plus neurologique de l'équation: l'intégration de ces données.

Modifions donc cette allégorie, et disons simplement ceci: nous ne percevons le monde extérieur que par les informations que nous en percevons, passées au prisme de nos présupposés (ou de nos préjugés)!

C'est simple, nous n'avons pas le choix: nos informations sont parcellaires, et surtout plus le raisonnement est complexe plus il demande d'autres éléments pour l'interpréter: ainsi nous n'interpréterons pas un craquement de bois de la même façon allongé dans un rocking-chair, sous un arbre mort, ou dans une forêt que l'on sait contenir un prédateur.

Là ou nous manquons de sagesse, c'est lorsque nous oublions ce que sont ces présupposés: une hypothèse de travail, un élément théorique à remettre en cause s'il est trop discordant des données que nous recevons par la suite.

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